Une Mauricienne distinguée pour ses travaux sur la leishmaniose

Elle a développé des pansements à la fois innovants et biodégradables permettant de lutter contre la leishmaniose cutanée, une maladie tropicale affectant le continent africain.

La Mauricienne Marie Andrea Laetitia Huët vient de faire briller les couleurs de son pays, lors de la 15e édition du Prix Jeunes Talents Afrique subsaharienne pour les femmes et la science, organisée en décembre dernier à Cotonou (Bénin), à l’initiative de l’Unesco et la Fondation L’Oréal. Doctorante en biotechnologie de la santé à l’université de Maurice, Marie Andrea a remporté ce prestigieux prix pour ses travaux sur des pansements innovants et antimicrobiens contre la leishmaniose cutanée.

Conçus à partir de la bagasse de canne à sucre, un déchet agricole largement répandu à Maurice, ces pansements biodégradables et biocompatibles possèdent des propriétés antibactériennes capables d’accélérer la cicatrisation des plaies et prévenir les infections secondaires, en particulier dans le cas des plaies liées à la leishmaniose cutané.

Causée par des parasites et transmise par les phlébotomes, la leishmaniose est une maladie tropicale entraînant des plaies ulcérées non cicatrisantes. L’Organisation mondiale de la Santé estime à un million le nombre de nouveaux cas annuels, avec des conséquences souvent aggravées par des infections bactériennes secondaires qui compromettent la guérison et affaiblissent le système immunitaire des patients.

« Ce projet de recherche vise à combler les lacunes des traitements actuels qui se limitent à éliminer les parasites sans considérer les aspects cruciaux de la cicatrisation des plaies. En valorisant la bagasse de canne à sucre, ces pansements représentent une solution novatrice, abordable et facilement utilisable, tout en s’alignant sur les Objectifs de développement durable des Nations unies », explique Marie Andrea dans un entretien accordé à la dpa.

« Ces pansements vont aider à accélérer la cicatrisation grâce à leurs propriétés biologiques avancées, à réduire l’inflammation et se prémunir contre les infections secondaires », ajoute la jeune femme de 29 ans. De plus, souligne-t-elle, ce dispositif va pouvoir offrir la possibilité aux patients, en particulier ceux vivant dans des régions éloignées ou sous-desservies, de soigner leurs plaies de manière autonome sans recourir à une assistance médicale intensive, étant donné sa conception pratique.

Outre la lutte contre la leishmaniose cutanée, ces pansements présentent, selon la Mauricienne, un fort potentiel pour d’autres applications, notamment dans le traitement des plaies infectées comme les ulcères du pied diabétique.

Aujourd’hui assistante de recherche au Centre de recherche en sciences biomédicales et en biomatériaux, à l’Université de Maurice, Marie Andrea est impatiente de passer de la phase de prototypage de ses pansements vers la phase de la commercialisation. La Mauricienne rêve de créer un réseau national et international solide pour les femmes dans la science, afin de promouvoir la diversité de genre et d’encourager les filles et les femmes à s’engager dans les domaines de la science, de la technologie, de l’ingénierie et des mathématiques (STEM).

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